MILEY CYRUS, UNE (sacrée bonne) FEMME SOUS INFLUENCE (d'elle-même, et des autres... Bichette, comme nous toutes et tous).

Peut-être n'avez-vous jamais entendu la chanson "Flowers" (sortie le 12 janvier 2023), ce qui serait étonnant dans la mesure où elle est passée en boucle sur toutes les ondes du monde pendant de looooongues semaines. Peut-être n'y avez-vous juste pas prêté attention (elle donne pourtant bien envie de s'enjailler).

Il y aurait beaucoup de choses à dire sur Miley Cyrus (personnage fort intéressant et excellente chanteuse), d'ailleurs, moult gens en ont dit, mais pour ne pas me laisser emporter et pondre un bla-bla bien trop long (et donc rebutant, hélas), je vais essayer de rester focus sur la chanson, ce qu'y dit LA Cyrus dit et comment elle met le tout en scène (elle comprise).

La première fois que j'ai entendu "Flowers", et compris les paroles, j'ai été agacée. Le pseudo féminisme qui consiste à dire que les femmes n'ont pas besoin des hommes me tend la couenne (ce qui n'est pas du luxe à 53 ans). Marre d'opposer les deux sexes. Et puis, je me suis rendue compte que j'étais polluée par ce que je savais de la genèse de cette chanson (cf Liam Hemsworth) ; en fait, rien ne dit dans les paroles de ladite chanson que Miley Cyrus cause d'un gars. Il s'agit donc d'une chanson qui parle d'une nana (incarnée par MC) qui se relève d'une rupture avec aussi bien une femme qu'un homme.

Qui a déjà rupté (ou a déjà subi une ruptation - ouais, je kiffe les néologismes) sait très bien de quoi elle cause : après avoir accusé le coup (car cela s'apparente à cela en terme de douleur et cela peut prendre du temps avant de s'en remettre), on se sent en général emporté(e) par un grand vent d'air frais (comme celui qui ne vient toujours pas dans le coin où je vis alors qu'on est fin octobre), on se recentre sur soi, on se bichonne, ce qui annonce souvent que l'on est susceptible d'être open à une nouvelle rencontre, même si on n'en a pas consciemment envie ; l'être humain est, aussi, un mammifère qui a besoin de se reproduire (oui, je sais, je sais, c'est plus complexe que ça). Il me semble que "Flowers" parle (fort justement) de ce moment, à la durée plus ou moins longue dans le temps. Elle est réussie et le public ne s'y est pas trompé, même si je ne suis pas certaine que tout le monde ait "vu" ce que j'y vois (attention hein, je ne dis pas que j'ai raison, j'expose mon POV).

Beaucoup de médias ont écrit sur cette chanson en mettant l'accent sur le fait qu'elle était devenue "un hymne féministe". Mais pourquoi diable en faire cela ?! Ça la réduit à une chanson d'hétéro pour hétéros, ce qui est dommage d'une part, et un peu obtus d'autre part. À mes yeux, les paroles de "Flowers" expriment le fait de d'avoir trop compté sur l'autre pour prendre soin de soi, d'avoir perdu de vue qu'une relation a toutes les chances d'être et de rester heureuse si chacun des deux partenaires réussit à conserver vivace ce qui fait son essence même (un taf quasi quotidien).

En ce qui concerne le clip, LA Cyrus n'y va pas de main (et du reste) morte ! On la voit sous toutes les coutures (qu'elle a fort belles au regard des canons de beauté occidentaux ET capitalistes ; sans aucun doute parce qu'elle y bosse ferme, comme on le voit sur les images), elle apparaît puissante, joyeuse, déterminée, libre. SAUF QUE alors même qu'elle chante qu'elle s'est rendu compte qu'elle n'avait plus besoin de la personne avec qui elle n'est plus en couple, le fait même de se mettre ainsi en scène révèle qu'elle n'est pas si libre que cela. Certes, elle s'est détachée de la personne aimée (et de son regard, de ses attentes, etc.), MAIS elle cherche "l'amour" du Public, son regard, ses attentes aussi, forcément. En revendiquant sa liberté de la façon dont son métier lui permet de le faire, LA Cyrus en touche les limites.

Comme le dit si “aimablement” le personnage de Miranda Priestly (Meryl Streep, impériale dans "Le Diable s'habille en Prada”) à la jeune Andy Sachs (Anne Hathaway) lorsqu'elle a fini de dire ce qu'elle avait à dire : "Voilà, c'est tout."

FRAGMENTS SENSIBLES ET NON DOGMATIQUES

Par Laflote Sistoux

Bonjour,

j'ai exercé les métiers de journaliste-casteuse TV, d'assistante d'édition, d'attachée de presse politique, de conceptrice-rédactrice avant de passer, à quarante-six ans, le Capes de Lettres modernes et devenir Professeure de Français.

Par ailleurs, je suis auteure. J'ai publié trois livres Jeunesse : deux chez Folio Junior (1998) et un chez Gründ (2014).

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