"FACILE À LIRE ET À COMPRENDRE" (#FALC)

Hum, complexe de blablater sur les réseaux (comme en IRL d'ailleurs) à un article comme celui mis en lien ci-dessous (site de Télérama), et donc de blablater de l'initiative FALC.

https://www.telerama.fr/enfants/avec-les-traductions-en-facile-a-lire-et-a-comprendre-la-litterature-ado-ouvre-un-chapitre-inclusif-7018020.php?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR2iSmAWHIq4dnjNfY3CC3wD1lQn1gwMLzTMdrIfY_Nb5EzfgTcuCDCh1HU#Echobox=1699688940

Je comprends celles et ceux qui disent : "c'est naze !", comme je comprends celles et ceux qui disent : "c'est super !" À ce stade, si quelqu'un lit cette phrase, il pourrait se dire : "Ok, cette personne c'est la Suisse" (Oh ça va hein les Suisses, montez pas sur vos grands bouquetins et détendez-vous).

Et si on tentait de sortir un chouïa de la réaction, souvent binaire ?

Ce n'est pas tant l'initiative en soi que je pourrais trouver "naze", c'est surtout qu'on en arrive à ce qu'elle puisse être pensée puis mise en place... parce que cela signifie qu'il n'y a pas suffisamment et de façon généralisée (y en a-t-il jamais eu ?) dans le système scolaire/éducatif d'accompagnement des enfants/adolescents (on parle ici de Littérature Jeunesse) en situation de handicap mental ou parlant mal le français (heu, en passant, c'est quoi le portnawak de mettre à la colle-colle ces deux types de public ?!?!). Non mais ma bonne dame, ça demanderait trop de temps, de moyens et donc d'argent, d'accompagner les gamins qui ne sont pas "comme les autres" (quel enfant est “comme les autres” ?!, mais bon). Donc une initiative FALC et, hop, tout le monde est bien content avec son impression d'aider celles et ceux en situation de handicap mental ou qui parlent mal le français.

Sauf, sauf, sauf que cela revient à dire que les jeunes en question n'ont pas accès aux "oeuvres" dans leur entièreté (je mets oeuvre entre guillemets parce que bon, des oeuvres, il n'en sort pas toutes les deux minutes non plus #Euphémisme). Perso, ça me gêne aux entournures : un livre (même un mauvais) a été pensé, écrit par une personne qui a cherché à donner à voir - et à partager - son intériorité (même quand elle a écrit une fiction), son POV (comme disent les d’jeun’s). Qu'est-ce que cela dit de notre société et de son rapport à la Culture (si ce n'est à l'Art) que de "traduire" ledit écrit en gommant toutes difficultés (d’ailleurs, qui décide de ce qui va être difficile à comprendre ou non…) ? C'est quoi ce truc de ne même pas laisser à ces enfants/adolescents la possibilité de progresser ? Eh ouiiiiiii, c’est vrai, cela demanderait du temps, des moyens et donc du flouz ! Alors on préfère faire du "Facile à Lire et À Comprendre"...

Souvent je me dis que ce serait déjà pas mal de faire en sorte de moins faire style, genre, wesh au sujet de la Jeunesse : tout le monde (bon, je module parce que ce n'est pas ouf d'être radical, ça ne sert (à) RIEN), en tout cas une laaaaaaaaarge majorité des gens censés être adultes - dont nos politiques (et, bien tristement, particulièrement au sein de l'EN) - s'en tamponne le coquillart des mômes ; pire, on n'a de cesse de les accuser de tout, de leur dire combien ils sont crétins, immatures (ça me fait toujours marrer/fissurer quand j'entends des gens employer ce mot à leur propos), trop ceci et pas assez cela, bla-bla-bla, et de brandir des phrases du type : "Moi, à leur âge..." Mais bon sang, serait-il possible d'ENTENDRE ce que nous disent les gens qui travaillent sur la question de l'avènement d'Internet (outil super - tout à fait - s'il reste à sa place de fucking outil !) depuis parfois plus de vingt ans : nos enfants (disons les moins de vingt-quatre ans, en moyenne) ont connu quelque chose d'absolument inédit depuis le début de l'histoire de l'humanité : Internet. Les frontières du temps et de l'espace ont été abolies et cela ne peut pas NE PAS avoir de CONSÉQUENCES autrement plus préoccupantes que le fait (déjà relou hein, c'est vrai) de traverser cette chaotique période de l'adolescence (qui, je le rappelle, est bornée aujourd'hui par les spécialistes, au plus large de neuf à - au moins - vingt-quatre ans !). Notre société (pour ne causer que de la France ; en Suède, il a été décidé récemment de ne plus rien faire entrer de numérique au sein de l’École. BRAVO aux mangeurs de Krisprols !) les abandonne à leur triste babysitter de neurones/synapses, toile dans laquelle ils s’enroulent et s’étouffent.

FRAGMENTS SENSIBLES ET NON DOGMATIQUES

Par Laflote Sistoux

Bonjour,

j'ai exercé les métiers de journaliste-casteuse TV, d'assistante d'édition, d'attachée de presse politique, de conceptrice-rédactrice avant de passer, à quarante-six ans, le Capes de Lettres modernes et devenir Professeure de Français.

Par ailleurs, je suis auteure. J'ai publié trois livres Jeunesse : deux chez Folio Junior (1998) et un chez Gründ (2014).

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